La médecine de sainte Hildegarde de Bingen est à l’origine du regain de popularité dont cette sainte bénéficie depuis la fin du XXème siècle. Or, sa médecine est intrinsèquement liée aux plantes et aux divers aliments, ce qui a donné lieu à de nombreuses publications sur l’alimentation selon sainte Hildegarde.
Une alimentation mesurée et équilibrée pleine de bon sens
La première chose que l’on remarque dans les œuvres de sainte Hildegarde traitant des plantes et autres aliments, est l’attention particulière accordée aux situations individuelles.
En effet, elle ne conseille pas les mêmes aliments aux gens ayant des tempéraments différents, colériques, flegmatiques, etc., elle prend également en considération la corpulence et l’état de santé. De nombreux aliments sont donc à écarter des malades, mais peuvent être consommés par des gens en bonne santé sans pour autant leur faire de bien.
Bénédictine elle-même, sainte Hildegarde ne cesse de prôner la modération, et cela est valable également d’un point de vue alimentaire. D’ailleurs, à l’époque de sainte Hildegarde, la viande et le poisson ne se consommaient pas aussi régulièrement qu’aujourd’hui, et éviter d’en consommer tous les jours seraient pour certains un moyen de limiter les maladies cardio-vasculaires.
Sainte Hildegarde de donne pas de conseills précis sur l’alimentation générale dans une journée, concernant par exemple la combinaison de céréales et de légumes. Cependant de nombreux remèdes combinant des plantes aux effets variés, sont basés sur des galettes, bouillons, et du pain. L’épeautre, la céréale de base qu’elle recommande, est très riche, et sa consommation fréquente avec des légumes de saison permet de façon assez certaine de respecter les indications de la sainte.
Les aliments adaptés à la saison sont une évidence pour sainte Hildegarde. Pour certains fruits ou certaines plantes qui doivent servir de remède, elle précise qu’on peut les sécher ou en faire de la poudre.
Dans son ouvrage LES CAUSES ET LES REMEDES , sainte Hildegarde ajoute une série de commentaires sur la boisson, précisant par exemple de ne pas boire lorsqu’on est encore ensommeillé, de ne pas dormir directement après un repas mais plutôt de faire une promenade digestive, ou encore de boire avec une grande modération pendant les repas. On sait aujourd’hui qu’il faut en effet éviter de trop boire durant les repas car cela dilue les sucs gastriques et ralentit la digestion.
On constate également la fréquente mention du vin ou de la cervoise, et la méfiance face à l’eau. On peut entre autres supposer que c’était lié au caractère « moins sûr » de l’eau qui n’était pas traitée comme aujourd’hui et n’était pas toujours potable sans danger.
Des conseils inspirés
Il ne faut pas oublier que sainte Hildegarde déclare avoir rédigé tous ses écrits sous l’inspiration divine, ce qui explique pourquoi certains de ses conseils sont peu conventionnels.
Elle déconseille fortement le poireau, les oignons crus, les fraises et les prunes, de même que la viande de porc. Elle adapte également les aliments à différentes saisons et préparations. On note par exemple que le mouton est bon à manger en été.
Cependant, sainte Hildegarde est sensible aux goûts et penchants humains, et elle a conscience qu’il eut être difficile de se priver de certains aliments. Elle préconise donc très souvent un mode de préparation particulier pour les aliments normalement nocifs mais dont on ne veut pas se passer. Dans le cas marquant du poireau – qui rend mélancolique – elle déclare que la seule façon de le manger sans danger pour la santé, surtout si on est faible, est de le faire tremper dans du vinaigre.
Cette macération est l’une des méthodes qu’elle utilise le plus pour rendre comestible des aliments. Par ailleurs, elle recommande surtout des aliments cuits.
La joie et la sérénité
Plusieurs aliments sont soulignés par sainte Hildegarde pour leurs propriétés à apporter la joie , comme l’épeautre, le fenouil, la cannelle ou la noix de muscade.
Cependant, la véritable recette de joie et de sérénité tient aux dispositions mentales. L’union du corps et de l’âme, et des maladies et de l’âme est très importante pour sainte Hildegarde. Elle ne cesse de répéter que la guérison de l’âme et du corps vont de pair.
La prière, la méditation ou de bonnes dispositions générales et une paix intérieure peuvent donc suffire à trouver dans l’alimentation la joie dont on a besoin.
Il est certain que si l’on suit les indications de la sainte, notamment concernant les plantes utiles pour l’intestin comme l’épeautre une fois de plus, ou une préparation de poires cuites avec des épices, on souffrira moins de troubles quotidiens ou chroniques. Doté d’une plus grande énergie et de moins de soucis, l’adepte des conseils de sainte Hildegarde sera donc plus serein que s’il avait à s’inquiéter de sa santé.
Si l’on ne sait pas par où commencer, on peut consulter les recettes directement accessibles sur notre site, consulter un livre spécialisé comme CUISINER AVEC HILDEGARDE DE BINGEN ou encore QUAND HILDEGARDE REMUE MA CUISINE parmis les livres de recettes, ou encore regarder directement ce que dit sainte Hildegarde sur les aliments, dans le PHYSICA par exemple.
