Les plantes phares de sainte Hildegarde de Bingen

Sainte Hildegarde de Bingen parle de nombreuses plantes. Si l’on veut soigner une maladie ou un trouble en particulier, mieux vaut  se référer directement à son œuvre avec par exemple ce livre de conseils pratiques Prévention et guérison des maladies .
Mais si l’on souhaite surtout appliquer ses conseils en guise de prévention et de façon pratique, il peut être difficile de repérer les plantes les plus utiles.

Parmi les nombreuses herbes et plantes décrites par sainte Hildegarde, certaines reviennent plus fréquemment que d’autres dans la composition de remèdes, ou reçoivent des éloges tout particuliers.

C’est le cas pour les quatre herbes et épices que sont le galanga, le serpolet, le pyrèthre et l’hysope. Vous pouvez les utiliser très facilement au quotidien en agrémentant vos plats de quelques pincées.

Évidemment, l’épeautre, le fenouil et les châtaignes sont souverains dans un régime hildegardien, mais ils nécessitent plus de préparation que ces plantes qui peuvent servir d’aromates dans tous les plats ou presque !

 

Le galanga

 

La variété dont parle sainte Hildegarde est le petit galanga, aussi appelé Alpinia officinarum, galanga rouge ou galanga des Indes, à ne pas confondre avec le galanga blanc (gris) Alpinia galanga. Il s’agit d’une plante originaire d’Asie de la famille du gingembre.
Très important en médecine chinoise, il a été importé en Europe dès le Moyen-Age et était fréquemment utilisé en tant qu’épice dans les plats, ou même pour aromatiser des boissons alcoolisées.

Sainte Hildegarde est la première en Europe à lui accorder des vertus médicinales, elle le recommande pour ses bienfaits contre la fièvre ou divers types de douleur notamment dans le dos, pour une meilleure digestion et une meilleure haleine et dans d’autres préparations liées à l’ouïe, aux contractions musculaires comme celles du cœur ou de l’utérus, ou à l’estomac.

Le galanga a en effet des propriétés antivirales, anti-inflammatoires et antalgiques démontrées. S’il est utilisé pour d’autres maux en médecine traditionnelle, comme le mal de dents par exemple, sainte Hildegarde n’en parle pas. Elle énumère ses qualités dans le Livre Physica au chapitre XIII.

Le galanga peut s’utiliser en poudre ou même en racine entière comme épice, à peu près de la même façon que le gingembre. Pour bénéficier de ses propriétés médicinales, on peut aussi prendre des comprimés ou gélules de galanga. Il fait partie de nombreux mélanges et préparations et est cité dans plus de 17 remèdes différents par sainte Hildegarde de Bingen.

 

Le serpolet

 

De la même famille que le thym, le serpolet est un arbrisseau commun en Europe et qui contient des tanins et de l’huile essentielle. Sainte Hildegarde ne lui accorde pas les mêmes vertus et bienfaits que la médecine traditionnelle. Elle ne dit rien par exemple des infusions, mais elle conseille son usage en cas de démangeaisons fortes.

Les principes actifs du serpolet sont antiseptiques et anti-inflammatoires, ces propriétés peuvent donc agir pour assainir la peau. Sainte Hildegarde donne également deux recettes où le serpolet est utile pour des troubles du système nerveux, elle mentionne en effet un « cerveau fatigué et vidé ».

Le serpolet est particulièrement facile d’utilisation, il peut se cuire directement dans les plats ou s’ajouter a posteriori sous forme de poudre.

La poudre de serpolet peut également être utilisée dans des biscuits, sainte Hildegarde recommande la consommation de biscuits biscuits au serpolet quand on a le cerveau « fatigué et vidé ».

Serpolet petites feuilles coupées

 

Le pyrèthre d’Afrique

 

Sainte Hildegarde parle du pyrèthre d’Afrique, Anacyclus pyrethrum, à ne pas confondre avec le pyrèthre de Dalmatie surtout utilisé comme insecticide. Le pyrèthre est également appelé salivaire car il a la propriété de faire saliver, ses fleurs ressemblent à celles de la camomille. Entre autres, cette plante a des vertus antiseptiques, anti-inflammatoires et anti-oxydantes.

Le pyrèthre est recommandé par sainte Hildegarde pour une dizaine d’usages différents. Il s’agit de la plante par excellence pour rétablir un bon équilibre. En effet, le pyrèthre contient des mucilages, mais aussi 30 à 50% d’inuline, deux fois plus que la racine de chicorée, qui sont des éléments naturels clefs contre le diabète.
Ces deux principes actifs sont également indiqués pour faciliter la digestion.
Sainte Hildegarde conseille l’utilisation du pyrèthre pour une « saine intelligence » et pour repousser les maladies.
Elle nous dit : « il fait disparaître tout ce qui est souillé et augmente la quantité de sang pur, il donne également une saine intelligence (…) il ne laisse rien subsister dans l’homme qui ne soit digéré, et procure même une bonne digestion ».

Ces différentes vertus font du pyrèthre une excellente plante de prévention, sainte Hildegarde recommande d’en « manger souvent », que l’on soit malade ou bien portant.

On utilise sa racine en poudre, consommée directement pure ou dans les aliments. Il est également possible de le prendre sous forme de comprimés à laisser fondre, en revanche nous ne proposons pas de gélules pour cette plante qui a besoin de passer par la voie sublinguale pour agir pleinement, il faut la « saliver » ou la « mastiquer ».

 

L’hysope

 

L’hysope est une plante commune des régions méditerranéennes. Elle est utilisée plusieurs fois dans la Bible lors de rites sacrés.

Sainte Hildegarde donne une dizaine de façon d’utiliser l’hysope et de profiter de ses vertus. Plusieurs remèdes sont liés à la façon d’assainir la peau, et les principes actifs de cette plante sont tout indiqués pour apaiser les peaux irritées. Sainte Hildegarde conseille également l’hysope pour guérir les troubles respiratoires, elle a de belles propriétés expectorantes qui fluidifient les bronches.

Utilisée avec d’autres plantes, l’hysope peut également être utile pour la vue.
Que ce soit en feuilles coupées ou en poudre, sainte Hildegarde préconise de manger régulièrement de l’hysope cuite avec d’autres aliments. La cuisson rend cette plante plus bénéfique.

 

Ces quatre plantes sont donc faciles à utiliser comme aromates ou comme épices dans vos plats, elles permettent de garder un sain équilibre et de lutter plus efficacement contre les maladies et affaiblissements. Elles seront d’autant plus utiles et efficaces si elles sont combinées avec des aliments comme l’épeautre et un régime équilibré.

 

 

Autres actualités à découvrir ...